HORATIO

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01/09/2013

Histoires tragiques de François de Belleforest

La version d'Amleth de François de Belleforest est accessible sur la bibliothèque de la BNF en suivant ce lien:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1103447.r=fran%C3%A...

Une fois sur le site aller directement à la page 149. L'histoire se termine p191. L'histoire est écrite en vieux françois.

D'après O'Sullivan dans son introduction au Hamlet de 1926, paru aux éditions Hachette, c'est la 108 des histoires tragiques rapportées par Belleforest.

Ici, c'est la 5ème du tome 5 (deux volumes accessibles sur Gallica).

Une version traduite en anglais est accessible sur le site de l'université de Columbia en suivant ce lien:

http://web.archive.org/web/20011005065540/http://www.colu...

Bon courage


Ajout le 7 novembre 2013

En faisant des recherches sur le pré-Hamlet, je suis tombés sur les articles d'Abel Lefranc, consultables en ligne sur www.persee.fr. Quelle ne fut pas ma surprise de constater le lien entre la nouvelle consacrée par Belleforest à Hamlet (1570) et l'assassinat de Darnley (second époux de Marie Stuart). Dans sa communication de 1932 Abel lefranc écrit (p208) que Belleforest explique dans l'argument qui précède l'histoire tragique d'Hamlet, "ce qui l'a amené plus spécialement à répandre ce récit, ce sont les rapports frappants qu'il offre avec un drame tout récent auxquels ont assistés l'Ecosse et l'Angleterre". Chose singulière, ajoute Abel Lefranc, l'assassinat du second mari de Marie Stuart avec la complicité de Murray, son frère illégitime, n'a pas été repris par les éditeurs anglais qui ont publiés Belleforest en 1608 pour ne pas froisser le roi Jacques qui régnait sur l'Angleterre.
Dans un premier communiqué de 1936, M. Lefranc rappelle l'origine de ses sources (James Plumptre 1796 et 1797); puis dans un deuxième communiqué de 1936, Abel Lefranc expose, en s'appuyant sur les historiens du drame de Marie Stuart (Jean Héritier et Stephan Zweig), les rôles de deux personnages, Rosencrantz et Guildenstern, qui n'existent pas dans les sources de la pièce, et qui ont joués un rôle essentiel dans la vie de Bothwell après qu'il eut assassiné Darnley. Bothwell s'enfuit d'écosse, il est arrêté par un navire de guerre danois, transféré à Bergen, où le gouverneur Erick Rosenkrantz montrera à son égard une grande bienveillance. Par la suite Bothwell, à l'article de la mort fera une déclaration en faveur de l'innocence de Marie Stuart en présence d'un certain Gullunstarne du château de Fulcentrie.
Enfin, c'est dans un long communiqué de 1951 que Abel Lefranc prépare "la solution définitive de la question Shakespearienne" en développant les rapports de l'Hamlet shakespearien avec le drame Stuart-Darnley-Bothwell.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cr...
Par son "argument" et ses motivations, Belleforest fut contraint par Catherine de Médicis (dont le fils François II fut le premier époux de Marie Stuart et dont la rumeur dit qu'il fut assassiné par empoisonnement par l'oreille) d'écrire un livre en 1572 sur "L'innocence de la très illustre, très chaste et débonnaire Princesse, Madame Marie Royne d'Ecosse..."
Il y a dans cet article des développements sur les liens entre la famille Derbys, Thomas Kyd, William Stanley, et un prête-nom Shakeshafte qui me dépassent.
Pour l'heure, ce qui me retient, c'est le sens que je donne à la souricière depuis mon dernier argument: http://horatio.hautetfort.com/piège-de-sa-souris.html
J'en arrive à la conclusion que le piège s'adresse "à sa souris", à Gertrude donc. Et ce qui vient masquer cette intention d'Hamlet, c'est l'attitude de Claudius qui vient s'interposer entre Hamlet et sa mère. Si la souricière s'avère un échec pour ce qui est d'attraper la conscience du roi, Hamlet obtient la "preuve" de la culpabilité de sa mère - comme Shakespeare a pu vouloir montrer d'une certaine manière le spectacle politique qu'offrait Marie Stuart. Pour en arriver à cette conclusion, à propos de la souricière, je m'appuie sur le syllogisme erroné de Dover Wilson, extrait:
Dover Wilson traduit les prémisses fausses du Dr Greg par un syllogisme « inattaquable » :
- Puisque le roi n’a pas réagit à la pantomime, c’est qu’il ne l’a pas reconnue comme une représentation de son crime,
- Et si la pantomime n’est pas une représentation de son crime,
- C’est que l’histoire du spectre est fausse !
C'est ainsi que Dover Wilson proposera cette mise en scène de la pantomime qui n'est pas regardée par Claudius à cause des frasques d'Hamlet. Alors qu'on peut tout aussi bien dire qu'au contraire, il reconnaît bien là son crime, mais Claudius reconnaît aussi les intentions d'Hamlet de piéger sa mère, qu'il va donc réagir à la souricière mais pas au moment que l'on croit (l'empoisonnement). Claudius va lui-même obliger Hamlet à sortir de ses gonds en l'obligeant à offenser sa mère (Lucianus neveu de la reine).

Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a, à la scène du cimetière, un propos d'Hamlet que je ne sais pas à quoi rattacher: la mort du père de William Shakespeare? La mort de son fils Hamlet?

Hamlet dit au fossoyeurs: "Comme ce rustre est pointilleux! Il nous faut parler au compas, sinon l'équivoque nous perdra. Par le Seigneur, Horatio, depuis trois ans je m'en rends compte. Notre âge est devenu fort raffiné, et l'orteil du paysan touche de si prêt le talon du courtisan qu'il lui irrite les engelures." (Acte 5, scène 1)
a) Il se trouve qu'Abel Lefranc site Belleforest (p453 dans son article de 1951) et qu'il rappelle entre crochets qu'à la publication de ses histoires tragiques, en 1570, trois ans venaient tout juste de s'écouler depuis l'assassinat du mari de Marie Stuart.
b) il y a une autre piste pour expliquer cette allusion à un événement inconnu, c'est à la page 460 de l'article d'Abel Lefranc: en 1600, William Stanley (6ème comte de Derby) candidat à la succession d'Elisabeth, fit remplacer le premier Hamlet qui avait pour but de faire obstacle aux Stuarts. 3 ans plus tard, Stanley fut supplanté par le roi Jacques d'Ecosse.

C'est quand même pas banal toutes ces histoires!


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