HORATIO

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15/07/2013

A propos de Me Dubois (1918): échange avec Me H.-Müller

Conversation avec Michael Müller-Hewer 2012

14 mai 2012 : droit de publication

Bonjour,

M'autorisez-vous à utiliser nos échanges sur l'escrime dans le duel d'Hamlet pour créer une nouvelle page sur mon blog http://horatio.hautetfort.com ?
- Pour leur richesse des témoignages
- Pour la difficulté à traiter le sujet
- Pour les zones d'ombres qui subsistes
- Pour les références qui m'ont été données

Cordialement à vous.
Sylvain Couprie

Réponse de Michael M.-Hewer le 15 mai :

Évidemment, pas de problème.
Entre stage et formation, je n'ai pas eu assez de temps de m'occuper de Saviolo et de Silver. Le "second book" de Saviolo, intitulé "Of honor and honorable quarrels" de 1594 fait qqs 160 pages ... Mais je m'y collerai.
Salutations

21 mai 2012 : numérologie

Bonsoir,

Je crois que la numérologie ne va pas mener bien loin.

Je suis allé voir les liens que vous m'avez suggéré, notamment l'échange des épées par James Hallam. C'est très pointu et convainquant.

J'ai fait la démarche de poser une question simple à vos correspondants anglophone car mon niveau en anglais est le lycée seconde langue.
(l'adresse mail de Ian Stapelton ne fonctionne pas)

Je vais lire George Dubois à tête reposée, car j'ai travaillé tout le week-end pour finalement écrire une petite note méchante sur Peter Brook. (sur mon blog).

Cordialement à vous
Sylvain

14 juin 2012 : long silence

Bonjour,

Veuiller excuser mon silence, ces derniers temps, mais je n'ai pas chômé:
- J'ai fait une interview fiction de Horatio et du Roi Lion (postée sur mon blog)
- J'ai visionné Le prince de Jutland et fais une critique sur mon blog. Très intéressant pour le sujet qui m'intéresse.
- hier je me suis rendu chez l'antiquaire de l'escrime, Me Jacques Castanet, et je suis reparti avec "L'assaut.." de Me Dubois, petit fascicule plein d'enseignements. Une critique ne devrait pas tarder. Après la lecture et les divagations qui s'en suivirent je me suis aperçu que Claudius avait peut-être intérêt à éliminer deux adversaires: Laërte et Hamlet. Laërte par le bras d'Hamlet qu'il sait nettement supérieur et Hamlet par la coupe empoisonnée...
- J'ai posé de maladroites questions en anglais aux personnes que vous m'avez conseillées, plus quelques autres. J'ai été surpris par la réponse de Matt Heaston et ses épées en bois (à moins que j'ai mal traduis - n'hésitez pas à me faire par de vos remarques); je dois lui reposer quelques questions. J'ai été surpris par la réponse de la Shakespaere Association of América qui explique le fait qu'Hamlet ne voit pas l'épée démouchetée de son adversaire par le fait qu'il surveille le regard de son adversaire - la dernière fois que je suis passé dans une salle d'armes, c'est-à-dire la première fois lors des portes ouvertes à Melun, il m'a semblé que le maître d'armes demandé aux enfants de surveiller la pointe de l'épée de leur adversaire.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui et c'est déjà pas mal.
A bientôt
Sylvain Couprie


Mail du 18 juin 2012 : In quarto ou in folio

Bonjour,

Je n'arrive pas à ouvrir le fichier de l'assaut du 5ème acte de Mr Dubois (1932). Mais je suis reparti de chez l'antiquaire de l'escrime (Me Jacques Castanet à Savigny/Orge) avec une photocopie. Pourriez-vous essayer de me le renvoyer - je ne le retrouve pas sur le net.

La mise en scène de Me Dubois est remarquable (c'est très technique pour moi). Je suis allé voir les pages 64 à 66 du traité de Saint-Didier (1573) auquel il fait référence pour expliquer l'échange des armes entre Laërte et Hamlet. C'est valable dans la mesure où les duellistes utilisent l'épée seule. J'ai trouvé une retranscription du traité sur ce site: http://ardamhe.free.fr/biblio/Sainct_Didier_Transcription_1.1.pdf (pagination non correspondante, voir pages 71 et 72 du pdf)

Je me rappelle que vous m'avez mis la puce à l'oreille, en me faisant remarquer que les armes de Laërte (Dague et Rapière) n'étaient pas forcément les armes du duel.

Je ne comprenais pas pourquoi:
- dans la traduction de François-Victor Hugo, les didasclies précisent: Entrent le Roi, la Reine, Laërte, Osric, des Seigneurs, des serviteurs portants des fleurets et des gantelets, une table et des flacons de vin.
- alors que dans celle de Jean-Michel Déprats, les didascalies sont: ...fleurets et dagues...

Mes échanges avec des Maîtres d'armes anglophones m'ont orienté vers les facsimile des premiers In-Quarto (1603 et suivants) et premiers In-Folio (1623 et suivants).
http://internetshakespeare.uvic.ca/Library/facsimile/book...
ou
http://special-1.bl.uk/treasures/SiqDiscovery/ui/search.a... (plus long il faut feuilleter toutes les pages)

C'est ainsi que j'ai découvert que le 2ème In-quarto dit que les serviteurs apportent dagues et rapières pour le duel, alors que les In-Folio précisent que les serviteurs apportent des fleurets et des gants. On peut considérer que le metteur en scène ou... Laërte a le choix des armes, c'est lui l'offensé.

Amicalement
Sylvain


Réponse le 18 juin 2012 : in quarto/ in Folio

Bonjour,
Je constate que vous faites un travail remarquable et je regrette d'avoir si peu de temps pour vous soutenir plus efficacement.
Je vous envoie plusieurs fichiers en pdf, vous aurez besoin d'Adobe Reader, gratuit sur le net, pour les ouvrir.
Le hasard le veut que j'ai travaillé les prises de St. Didier (il y en a quatre) avec mes étudiants au stage que j'ai donné ce WE à Lausanne. Je vous envoie ci-jointe les pages 61 à 66 du traité, qui concernent la « premiere prinse ». Les premières pages sont important pour les positions de départ des combattants.

La description du M.Dubois est très technique, dans un langage « moderne » de début du 20e siècle. Aussi il mélange allègrement l'interprétation du texte avec indications de mise en scène et technique d'escrime. Ce qui est pour moi très intéressant, il nous livre sa chorégraphie de combat avec les explications fondée sur le texte.
Maintenant, M. Dubois ne reproduit pas exactement la prise de l'arme de St.Didier, il s'inspire. Mais pour le déroulement du combat il préserve l'essentiel, l'arrachement mutuel des armes par prise et contre-prise.
Je me permets de vous proposer deux esquisses des positions possibles des personnages sur scène pour que vous compreniez bien les termes jardin/cour et les positions des « escrimeurs » par rapport au public.

Esquisse 1 : Dans le Blackfriars, scène classique élisabéthaine, le duel aurais pu se dérouler dans le demi-cercle devant la scène. Ça donne des avantages pour la visibilité et des facilités de contacte entre public et combattants. Le combat est un des moment des plus fort du spectacle …

scène élisabéthaine



Esquisse 2 : Elle correspond à la mise en scène de M.Dubois. A remarquer que par leur position d'escrime Hamlet et Laërtes tournent le dos aux spectateurs.

scène italienne



Dans In-quarto (1603), les didascalies parlent des dagues qu'on apporte, mais plus tard dans le texte, le rois dit : « Give them the foiles, young Osrick., cousin Hamlet, you know the wagger. »
Je suppose, s'il y avait épée et dague, le roi aurais dit : « Give them the weapons ... » or il aurais précisément nommé « sword and dagger »
Meilleurs salutations
Michael

25 juin 2012 : analyse du texte de Maître Dubois

Bonsoir,

Je vous remercie de votre soutien. Et j'espère en retour apporter quelque chose à la compréhension de cette pièce - ma compréhension.

J'ai donc travaillé durement à la lecture et l'analyse du duel proposé par Me Dubois. Je vous en propose la lecture ainsi qu'à vos confrères spécialistes ou non. Je suis dépassé moi-même par cette vision qui est la mienne et qui implique un échec de la souricière. Vous constaterez que je ne me censure pas et que par conséquent je ne suis pas tendre avec Me Dubois - à tors ou à raison.

Je dois m'absenter une semaine pour des raisons professionnelles.

A bientôt

Sylvain

Ps le lendemain:
Je viens de voir le film "Anonymous" de Roland Emmerich. Peu d'escrime, mais une belle histoire autour du mystère "Shakespeare" ...