HORATIO

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/06/2013

Hamlet ou le fratricide puni (Kyd?)

Le Prince Hamlet de Danemark Ou "Le fratricide puni"


Résumé de la pièce parue dans La revue théâtrale n°3, octobre/novembre 1946.


Un Hamlet de grand chemin : (Résumé de l’introduction de Gaston Baty)

Vers la fin du 16ème siècle les anglais commencèrent à venir en tournée en Allemagne (William Kemp, Robert Brown, John Bradstreet, Thomas Saxefield). Ils jouent en anglais, puis se font accompagner d’interprètes ; et les clowns commencent à baragouiner l’allemand. La guerre de trente ans immobilise plusieurs tournées germanisées. Comédiens, musiciens, danseurs s’entassent dans des chariots. Pour jouer il faut l’autorisation des Conseillers, moyennant leur contrôle du prix des places, le prélèvement du droit des pauvres et l’octroie de représentations gratuites. Du dispositif élisabéthain ils conservent le proscenium sans balcon : mais bientôt le théâtre à l’italienne se généralise.
Ceux qui couraient le continent publiaient les traductions des pièces représentées pour se faire comprendre du public. Les comédiens avaient à leur disposition des éditions piratées. Ils remaniaient les textes à leur tour pour réduire le nombre d’interprètes ou flatter le goût du public. Ces textes sont précieux pour leur partition musicale ou leurs indications de mise en scène. Ils nous restituent déformées des œuvres pré-shakespeariennes. Et voici le fratricide puni, qui est peut-être, nous dit Gaston Baty, l’Hamlet original de Kyd. Son Hamlet ne fut jamais édité. Il connaît le succès en 1589. Il fait l’objet d’une reprise en 1594 par la troupe du Lord Amiral ; en 1596 il est joué au théâtre de Shoreditch et en 1601 au jardin de Paris – jusqu’à ce que Shakespeare le rejette à jamais dans l’ombre.

La version Allemande (qui fait l’objet d’une première traduction par Georges Roth, revue et parue dans la revue théâtrale n°3 de 1946) est éditée tardivement en 1781 (les dernières représentations semblent avoir été données en 1770 par la troupe ambulante du principal Ilgener). Le texte reproduit datait de la seconde moitié du 17ème et provenait de la troupe ambulante de Carl, accréditée auprès de toutes les Cour Germaniques (port d’attache Hambourg). Selon la coutume Carl remanie la pièce à son gré. Il se met en scène comme principal des comédiens que reçoit Hamlet et montre aux auditeurs princiers qu’il convient de le payer et de le renvoyer muni de lettres de recommandations.
Ce Hamlet ou le fratricide puni, n’est pas comme le voudraient les « orthodoxes », un remaniement du Hamlet de Shakespeare,mais une survivance du drame antérieur. Une réplique conservée par Carl en témoigne : Hamlet préfèrerait un voyage au Portugal plutôt que l’exil en Angleterre ; c’est en 1589 que l’expédition anglaise s’y acheva en désastre.
Les éléments de ce mélodrame sauvage, écrit Gaston Baty, sont ceux de la légende raportée par Belleforest. Les noms des personnages seront repris dans le Hamlet de 1603 (Q1) avant d’être modifiés dans les versions ultérieures (Corambis deviendra Polonius).

Erico, correspond au Claudius de Shakespeare, Sigrie à Gertrude, Corambus à Polonius, Leonhardus à Laërte. Phantasmo est le fou de la Cour, Francisco un officier, Jens un paysan, Carl le chef des comédiens.


Le fratricide puni :


ACTE I

Scène 1 :
Une sentinelle va au devant de la seconde pour la relever. Ils s’échangent le code comme il se doit. Puis la sentinelle de faction révèle à la relève qu’elle a peur d’un revenant qui se montre devant le château.
La deuxième sentinelle dit que ce n’est pas digne d’un soldat d’avoir peur, quand bien même ce serait le diable en personne ; son camarade a du naître un dimanche pour voir des revenants. (on entend au loin, la fanfare) Le roi fait bombance.

Scène 2 :
Le spectre apparaît à la sentinelle qui tremble de peur. La sentinelle se met à regretter la prochaine relève, la ronde major, et donne probablement une indication de temps puisqu’elle en appelle à la Saint Valentin.
Le spectre attaque maintenant par derrière et lui allonge une taloche, ce qui fait tomber son mousquet. La sentinelle est saisie d’effroi.

Scène 3 :
La ronde major dont fait partie Horatio passe près de la sentinelle qui menace de déguerpir si on ne la relève pas. Horatio prévient que le prince Hamlet va lui-même passer et que la sentinelle n’a pas intérêt à dormir. Le soldat explique qu’un fantôme passe tous les quart d’heure et qu’il lui est tombé dessus a tel point qu’il s’est cru au purgatoire. Francisco confirme ses dires.
(Le spectre reparaît). Horatio reconnaît le spectre du feu Roi.

Scène 4 :
Hamlet passe près du poste de garde. Ils s’échangent le code. Francisco reconnaît le Prince. Hamlet s’étonne de trouver Horatio ici. Il explique qu’il fait une inspection et qu’un spectre malmène lessentinelles de ce poste de garde.
Il est tout juste minuit, l’heure où les fantômes ont soin de se montrer. Hamlet fait les premières révélations au son des toasts et sonneries de cor : Il ne s’explique pas sa mélancolie. Sa mère a très vite oublié son mari, et le frère du roi, son oncle bien plus vite encore. Après la mort du roi, et tandis qu’il était en Allemagne (Wittenberg ?), son oncle s’est empressé de se faire couronner roi de Danemark. Pour sauver les apparences du droit, il lui a abandonné la couronne de Norvège.

Scène 5 :
Le spectre apparaît et fait signe à Hamlet. Hamlet demande aux soldats de s’éloigner et à Horatio de le suivre de près. Ils sortent, tandis qu’Hamlet rencontre le spectre.
Le spectre révèle à Hamlet que la mort de son père a été provoquée par ce tyran de frère qui lui a versé la ciguë dans l’oreille alors qu’il se reposait dans son jardin royal. Il n’est donc pas mort d’un coup de sang comme on le répand dans tout le royaume. Le spectre lui commande de venger son trépas monstrueux qui lui a coûté sa couronne, sa femme et sa vie.
Hamlet lui promet de venger ce fratricide.

Scène 6 :
Horatio et Francisco, les soldats, rejoignent Hamlet. Il leur demande de le soutenir dans cette affaire de vengeance. Avant de leur révéler le secret, il leur demande de lui jurer fidélité. Ils jurent à quatre endroits différents. Chaque fois le spectre se fait l’écho de leur serment. Au début Hamlet pense à un écho puis il comprend que le spectre ne veut pas qu’il révèle son secret. Hamlet promet d’instruire Francisco le lendemain mais en attendant lui demande de garder le silence.
En a parte, à Horatio il révèle les conditions de l’assassinat de son père et son intention de simuler la folie pour mieux approcher le roi et pour tirer de cet assassin cupide et adultère, une vengeance dont la postérité gardera à jamais le souvenir.

Scène 7 :
Le roi, en présence de la reine, de son fils, de son conseiller Corambus, fait son discours devant la Cour. Bien que la mort du roi soit encore fraîche (ou le corps encore chaud NDLR), il faut abandonner l’habit de deuil pour le pourpre et l’écarlate puisque la veuve est désormais l’épouse du roi. Le roi demande à Hamlet de ne pas partir pour Wittenberg et de rester auprès de sa mère qui s’afflige de la mélancolie de son fils. Il l’autorise à se rendre dans on nouveau royaume de Norvège.
Mais la reine s’étonne de son projet de retourner à Wittenberg et lui demande de rester auprès d’elle, pour que ne lui pèse pas la disparition de son premier mari. Hamlet promet de lui obéir.
Le roi se tourne alors vers son conseiller pour demander des nouvelles de Leonhardus. Corambus lui répond que son fils est déjà parti pour la France avec son consentement.
Le roi prévient alors de son intention de donner tantôt un divertissement pour faire oublier à la reine sa tristesse. Et il l’a raccompagne jusqu’à sa chambre.


ACTE II

Scène 1 :
Le roi demande à la reine, l’origine de son affliction. La reine s’inquiète de la mélancolie de son fils unique. Le roi lui promet de réunir les meilleurs médecins du royaume pour le soulager de son mal.

Scène 2 :
Corambus apporte de mauvaises nouvelles au couple royal. Le prince est fou, plus fou que le fou grec. Il a perdu la raison. Le roi trouve le moyen de faire de l’humour avec Corambus :
- Où ça ?
- Le sait qui la trouvera, lui répond son conseiller.

Scène 3 :
Ophélie arrive et demande protection à son père parce que le prince Hamlet n’arrête pas de la harceler. Corambus explique au roi que l’amour pour sa fille l’a rendu fou. Cela lui rappelle quand il était jeune – aujourd’hui, il préfère compter ses deniers et boire à la santé de sa Majesté. Il propose au roi de se dissimuler pendant qu’Ophélie lui rendra le bijou qu’il lui a donné.

Scène 4 :
Ophélie rend le bijou à Hamlet. Hamlet se met en colère et en déduit qu’elle veut se marier – le bijou symbolisant une quelconque compromission. Hamlet en veut aux jeunes filles qui achètent leur beauté chez les apothicaires pour mieux entraîner les jeunes gens à leur perte ; et il lui raconte l’histoire du chevalier d’Anion qui épousa, à la voir, la déesse Vénus. Mais lorsque vint la nuit de noce il s’effraya à la vue de la mariée qui enleva son maquillage, son œil artificiel, ses dents d’ivoire et sa jambe de bois.
Il lui commande d’aller dans un couvent où les pantoufles ne sont pas près du lit. Et il sort.
Corambus demande au roi, s’il a bien observé comme lui la folie du prince. Le roi répond qu’il le sonnera quand il aura besoin de lui. Il a compris que la folie est simulée et décide, avant que n’advienne un malheur, de l’éloigner d’ici.

Scène 5 :
Hamlet explique à Horatio qu’il espère, grâce à cette folie d’emprunt, trouver l’occasion d’approcher le roi et de venger son père. Il le prie, si ça devait tourner mal, de lui réserver une sépulture honorable. Horatio doute du fantôme et lui conseille de ne pas tenter le coup. Hamlet a, au contraire, toute confiance dans les paroles du spectre.

Scène 6 :
Corambus annonce à Hamlet l’arrivée des comédiens. Hamlet se moque de Corambus en lui disant regretter l’époque de l’acteur Marcus Roscius à Rome, et la jolie fillette de Jephté. Il demande à Corambus de faire entrer le chef de la troupe. Il s’exécute.
Hamlet trouve que les acteurs arrivent à propos pour mettre à l’épreuve le roi. Il a vu jouer un fratricide dans un jardin. Si le roi change de couleur, c’est que le spectre a dit vrai.

Scène 7 :
Carl, l’acteur principal de la troupe Allemande, s’excuse de son retard et de n’avoir pu jouer pour les noces du Roi. Il demande congé pour jouer une histoire ; ainsi leur voyage ne sera vain. Hamlet reconnaît l’acteur qu’il a déjà vue jouer à Wittenberg. Carl lui explique que la troupe n’est pas aussi nombreuse, des jeunes ayant acceptés des contrats à Hambourg, et la troisième des comédiennes étant restée avec son mari à la Cour de Saxe.
Hamlet prodigue alors ses conseils, les acteurs n’ayant pas souvent l’occasion d’entendre ce que pensent les spectateurs. Hamlet trouve dommageable que les acteurs ne soient pas habillés convenablement : bottes sans éperons, les chapeaux non assortis avec les habits, ce qui enlève du crédit au jeu. Un roi ne se permettrait pas non plus de lancer des oeillades en s’adressant à une dame et un paysan doit être un paysan pendant la pièce.
Enfin Hamlet demande à Carl s’il peut jouer dès ce soir une pièce vue à Wittenberg, l’histoire d’un certain Pi… Pyrrhus, répond le comédien, un roi assassiné par son frère dans un jardin.
Hamlet lui propose tout ce don il a besoin, aide du charpentier pour les décors, accessoires d’armurerie, costumes à demander auprès de l’intendant. Carl sort.
Hamlet demande à Horatio d’avoir l’œil sur le roi, et d’observer s’il pâlit. Il lui raconte une histoire qui a eu lieu à Strasbourg : une femme tua son mari ; aidée de son amant, elle l’enterra sous le seuil de sa porte. Neuf ans plus tard, une trouve vint jouer devant elle une tragédie semblable. Elle poussa des cris de remords et avoua son crime chez le juge. Après son repentir, elle livra son corps au bourreau.
Hamlet demande à Horatio d’observer si son oncle est pris de remords pendant la pièce et de ne pas s’étonner de son double jeu.

Scène 8 :
Le roi prévient la reine qu’il y aura avant le souper une comédie jouée par une troupe Allemande et ensuite un ballet, en espérant que cela chassera sa mélancolie. La reine en doute fort, car elle ne sait quelle calamité agite son esprit.
Hamlet confirme qu’il a autorisé la troupe à jouer pour sa Majesté, que l’intrigue est remarquable et ne saurait affecter leur conscience pure. D’ailleurs les comédiens sont prêts et ne demandent qu’à entrer en scène.
Corambus introduit les comédiens qui jouent une pantomime. Hamlet commente : le roi Pyrrhus vient dans son jardin pour s’y reposer. La reine le prie de n’en rien faire, en vain. Elle sort. Le frère du roi verse la ciguë dans l’oreille du malheureux qui trépasse.
Le roi se lève. La pièce ne lui plaît pas. Corambus fait apporter des torches ; tous sortent après ce gâchis des acteurs.
A la réaction du roi, Hamlet en déduit que le spectre a dit vrai. Il peut désormais poursuivre sa vengeance. Bien que les acteurs n’aient pu jouer la pièce, Hamlet leur promet un passeport et une récompense que Horatio devra leur verser en son nom.

Scène 9 :
Corambus ne veut pas rétribuer les comédiens à leur juste valeur car leur jeu a déplu au roi. Hamlet leur promet une place inversement proportionnelle au ciel car leur théâtre est un microcosme, s’il ne paie pas. Corambus s’y absout et sort.
Hamlet demande à Horatio de le suivre. Dorénavant il va chercher à coincer le roi seul pour lui ôter la vie.


ACTE III

Scène 1 :
Claudius se trouve dans un oratoire. Il est pris de remords ; il songe au repentir bien que son crime soit impardonnable. Claudius prie devant l’autel.

Scène 2 :
Hamlet, l’épée au poing, trouve enfin ce maudit chien seul. Il lève le bras pour le priver de la vie au milieu de ses dévotions. Il se ravise, lui accorde un répit, avant de trouver un autre endroit pour se venger. Il sort.
Maudite soit l’ambition, le roi espère apaiser la colère de Dieu par le jeûne, l’aumône et la prière. Il sort.

Scène 3 :
La reine demande à Corambus si Hamlet continue ses délires. Hélas, répond le conseiller il est toujours aussi insensé.

Scène 4 :
Horatio prévient la reine que le prince est dans l’antichambre et demande une audience. La reine lui accorde immédiatement. Horatio sort tandis que la reine demande à Corambus de se cacher.

Scène 5 :
Hamlet demande à la reine si elle a souvenir d’un premier mari. Elle lui répond qu’elle ne saurait retenir ses larmes en pensant à lui. Larmes de crocodile, lui rétorque Hamlet en lui montrant deux portraits dans la galerie. Presque le même jour ont eu lieu les obsèques et vos noces. Quelle honte ! Mais les portes sont-elles bien fermées, demande Hamlet ? provoquant ainsi la toux de celui caché derrière un rideau. Hamlet le transperce. La reine implore le ciel : « mon fils, que faites vous ? c’est Corambus le chambellan. »

Scène 6 :
Le spectre passe dans la chambre. Hamlet lui ordonne de s’arrêter. Que veut-il ? Vengeance ? Mais la reine ne voit rien. Hamlet la croit volontiers car elle est indigne. Il ne veut plus lui parler, et sort.
Restée seule, la reine fait le constat de la démence de son fils unique. Elle est coupable d’avoir frustré son fils de la couronne de Danemark en épousant son beau-frère. Ce mariage n’aurait jamais eu lieu si le pape ne l’avait autorisé. Elle fait le vœux d’aider son fils à retrouver ses esprits et sa raison d’antan.

Scène 7 :
Jens doit aller à la Cour mais craint de finir en prison pour n’avoir pas payé ses impôts. Il espère trouver quelqu’un qui parlera en sa faveur.

Scène 8 :
Arrive alors Phantasmo qui se morfond de ce qui se passe à la Cour : Hamlet, comme Ophélie, est devenu dingue. Jens se réjouit de tomber sur son ami qui va pouvoir l’aider.

Scène 9 :
C’est alors qu’intervient Ophélie, folle. Elle prend Phantasmo pour son amoureux, à qui elle conte une jolie fleurette. Phantasmo ne sait plus comment se dépêtrer de la jeune fille, qui se souvient d’une invitation à souper avec le roi. Elle quitte les lieux dans un petit carrosse.
Phantasmo invite son ami à le suivre jusque chez les percepteur.

Scène 10 :
Le roi demande à Horatio où est le cadavre. Où il été frappé, lui répond Horatio. Il demande à Horatio qu’on lui fasse des obsèques publiques, et s’adresse à Hamlet : le meurtrte ayant été commis par imprudence, il est jusqu’à un certain point excusable. Mais le roi craint une émeute parmi ses sujets et imagine un plan pour mettre Hamlet au vert. Il sera escorté jusqu’en Angleterre. Hamlet préfèrerait le Portugal pour n’en revenir jamais ; il trouve finalement que les deux valets sont de jolis gaillards.
A l’écart, le roi donne ses instructions aux serviteurs : en Angleterre poignardez-le. Si vous ne trouviez l’occasion, présentez-le à cette adresse avec ce courrier, d’autres s’en chargerons.
Le roi souhaite bon vent à son fils. Hamlet fait ses adieu à sa tante-mère. Il prend les deux serviteurs par la main et demande à ce qu’ils conduisent le petit en Angleterre.

Scène 11 :
Phantasmo cherche à se cacher pour ne pas être vu par Ophélie, mais elle le rattrape. Elle lui dit que tout est prêt pour le mariage : elle est allé voir le prêtre, les viandes sont achetées, elle attend plus que les musiciens pour les accompagner au lit. Phantasmo ne demande que ça de faire ménage à trois. Alors elle le bat, et part vers un nouvel amoureux.
Avant de sortir lui-même : Phantasmo s’exclame : « De près, elle n’est pas très maligne, mais alors de loin… »


ACTE IV

Scène 1 :
Débarqué sur une île, Hamlet propose de faire un festin. Les deux bandits révèlent leur plan. Comme ils refusent de lui laisser la vie sauve, il leur propose de le mettre en joue en même temps et de faire feu à son signal. Il lève le bras, et se jette à terre. Les deux bandits s’entretuent. Il les achève avec leurs épées. Hamlet trouve la lettre et les instructions destinées à un célèbre assassin anglais.
Devenu méfiant, il ordonne aux matelots de rentrer en Danemark ; et décide de rentrer par ses propres moyens. Il se rend à la ville pour y dépêcher le courrier.

Scène 2 :
Le roi est pressé d’avoir des nouvelles d’Angleterre.

Scène 3 :
Phantsmo apporte des nouvelles fraîches : Leonhardus est rentré de France. Le roi s’en trouve très heureux et demande à le voir.

Scène 4 :
Leonhardus réclame la tête du roi pour venger le meurtre déplorable de son père. Le roi lui affirme qu’il est innocent et que c’est Hamlet le coupable ; il entend bien le punir. Il lui assure de le protéger comme un père.

Scène 5 :
Phantasmo apporte d’autres nouvelles : Hamlet est de retour. Le roi annonce à Leonhardus que l’occasion de la vengeance se présente s’il garde le secret. Il lui expose un plan infaillible : il va arranger un duel à la rapière ; celui qui touchera l’autre trois fois gagnera un cheval barbe blanc. Auc ours du duel Leonhardus devra laisser choir sa rapière pour en saisir une autre tranchante, laissée là, à portée de main, exprès. La pointe de la lame aura été trempée dans le poison pour qu’à la moindre éraflure Leonhardus gagne le prix et les faveurs du roi.
Leonhardus refuse et craint que cela se retourne contre lui car Hamlet est une fine lame.
Le roi lui explique qu’il n’a pas le choix : il est dangereux fou et criminel ; s’il se charge de la vengeance il y aura des réactions de sa mère et du peuple.
Leonhardus refuse. Si le plan vient à échouer et la traîtrise à se savoir, il est un homme mort. Le roi échafaude un plan de secours qui conduira Hamlet à une mort certaine. Dans une coupe de vin il versera un diamant réduit en poudre. Il ne se méfiera pas et boira sa mort à notre santé.
Leonhardus accepte d’aller à une mort certaine lors de ce duel, à cette seule condition.

Scène 6 :
La reine accourt pour annoncer que sa dame d’honneur favorite, Ophélie, a perdue l’esprit.

Scène 7 :
Ophélie entre et continue à distribuer contes et fleurettes à tout vents. Elle sort. Le cœur de Leonhardus est prêt à éclater de douleur. Le roi lui assure toutes ses faveurs. Le roi demande à la reine de le suivre, il a des choses à lui révéler. Elle lui demande de soigner la malheureuse.


ACTE V

Scène 1 :
Petit monologue d’Hamlet, de retour mais dans l’incapacité d’accomplir sa vengeance car le roi est toujours sous bonne garde. Il jure d’y parvenir avant le coucher du soleil.

Scène 2 :
Horatio est heureux de retrouver Hamlet. Ce dernier lui explique comment les vents contraires les ont contraint à faire escale sur une île près de Douvre, et comment il s’est tiré d’affaire, encore une fois.

Scène 3 :
Hamlet et Horatio voient arriver Phantasmo, un imbécile bien plus cher au roi qu’au prince lui-même. Il leur annonce que le roi a parié sur le prince et Leonhardus, dans un duel à la rapière, que le premier qui touchera l’autre deux fois gagnera un cheval barbe blanc.
Hamlet n’en croit pas ses oreilles et se demande si l’on a pas joué une farce à ce rustre de Leonhardus, car on peut lui faire accroire ce que l’on veut – ce qu’il ne manque pas de faire avec Phantasmo à qui il fait remarquer que la température est alternativement froide, tempérée, chaude. Il renvoie Phantasmo vers le roi à qui il doit annoncer sa visite pour tantôt. Phantasmo s’exécute.
Hamlet fait un malaise, saigne du nez et s’évanouit. Horatio le ramène à lui, et pressent un mauvais présage. Qu’à cela ne tienne Hamlet ira quand même à la Cour.

Scène 4 :
Le roi demande à Leonhardus de s’apprêter car le prince arrive. Leonhardus promet de faire de son mieux.

Scène 5 :
Le roi se réjouit de ce que la mélancolie laisse quelques répit à Hamlet, en conséquence il leur propose ce duel à la rapière. Hamlet demande à être dispensé car Leonhardus revient de France où il a pu s’exercer. Le roi, au contraire, est curieux de connaître les feintes dont allemand et français font usage.

Scène 6 :
La reine arrive pour annoncer un nouveau malheur : Ophélie s’est précipité du haut d’une colline pour se donner la mort. L’infortuné Leonhardus souhaite mourir de douleur. Le roi lui rappelle qu’il lui suffit d’entamer le combat…Il demande à Phantasmo d’apporter les rapières et à Horatio d’arbitrer.
Hamlet demande à Leonhardus de l’excuser s’il commet quelques fautes, car cela fait bien longtemps qu’il s’est entraîné et se demande qui des deux fera porter la marotte (bâton de fou) à l’autre.
(Ils ferraillent selon les règles pendant le premier assaut. Leonhardus est touché).
Leonhardus réclame la revanche.
(Il laisse choir la rapière et ramasse la lame empoisonée qui se trouvait à sa portée. Il pousse au prince une botte en quarte ; Hamlet la pare ; les deux armes tombent ; chacun se précipite vers la sienne ; mais Hamlet saisit l’épée empoisonnée et en frappe mortellement Leonhardus.)
Leonhardus reconnaît le coup mortel et mérite le salaire. Hamlet s’étonne de l’avoir blessé. Le roi invite les duelliste à se désaltérer avec la coupe empoisonnée. En a parte, il espère qu’ils boiront tous deux pour effacer toute trace de la traîtrise.
Mais Leonhardus lui révèle que la lame dans sa main est empoisonnée selon la volonté du roi. Le roi les invite à nouveau à boire une rasade. La reine prend la coupe des mains de Phantasmo et boit.
Le roi se trouve devant la reine qui se meurt. Hamlet le frappe par derrière, en disant : « Et toi, tyran, tu l’accompagneras dans la mort. » Il pardonne à Leonhardus. « Quand à ce tyran, je souhaite qu’il lave en enfer ses noirs pêchés ! » Il exprime ses regrets à Horatio d’avoir tué Leonhardus et constate une blessure au bras. « Rien ne m’afflige plus que le sort de ma mère. Pourtant, elle aussi a mérité cette mort pour ses pêchés ! Mais dites moi qui lui a donné la coupe contenant le poison ? »
Phantasmo se dénonce. Hamlet le tue. Hamlet s’effondre. Avant de mourir, il demande à Horatio de porter la couronne à son cousin Fortinbras en Norvège pour que le royaume ne tombe pas en d’autres mains.
Horatio en fait le serment même s’il déplore les guerres, les luttes intestines, qui épuisent ce pays. Il promets des funérailles à la hauteur de leur rang à chacun de ces hauts personnages.

FIN

Analyse à venir