HORATIO

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Citations

Question d'escrime à Maître Amberger:

Pourquoi Hamlet ne s'aperçoit-il pas que l'épée de Laërte est démouchetée?

A good question to which I have no answer, other than pointing out we're dealing with a guy who likes to chat with his deceased friends' skulls.
Traduction : Une bonne question à laquelle je n'ai aucune réponse, sinon celle de signaler que nous avons affaire à un gars qui aime bien converser avec les crânes de ses amis décédés.

(Christoph Amberger, the secret history of the sword, 29 mai 2012)

Jeux de mots:

Hamlet: A qui est cette fosse?
Premier paysan: A moi, Monsieur.
Hamlet: On pourrait soutenir qu'elle est à toi puisque ton affirmation elle-même est fausse.
Premier paysan: Et vous, monsieur, votre idée n'est pas fausse, donc la fosse n'est pas à vous! Moi, je sais que la mienne est fausse, et par conséquent que la fosse est mienne!
Hamlet: Pourquoi donc es-tu si menteur?
Premier paysan: Mais c'est pour cimenter Monsieur! Continuez, et, de vous à moi, je vous en dirai d'autres!

(Acte 5, 1er tableau, Traduction de Marcel Pagnol, 1977)

Lettres volées sur http://www.lettresvolees.fr/musset/bernhardt.html

"On m'a souvent demandé pourquoi j'aime tant à représenter des rôles d'hommes et en particulier pourquoi j'ai préféré celui d'Hamlet à celui d'Ophelia. En réalité, je ne préfère pas les rôles d'hommes, mais les cerveaux d'hommes, et parmi tous les caractères, celui d'Hamlet m'a tentée entre tous parce qu'il est le plus original, le plus subtil, le plus torturé et cependant le plus simple pour l'unité de son rêve."
Extraits de Sarah Bernhardt - L'art du théâtre, Souvenirs de scène, éd. Sauret, Monaco, 1993, pp.135-140.

Lettre-préface d'André Gide:

(...) On imagine pas texte plus alambiqué, plus retors et plein d’ambiguïtés, de traquenards et de chausses-trappes. Toute autre pièce de Shakespeare (Troïlus peut-être, excepté) paraît eau de roche à côté. Cela tient du défi de la gageure, et l'on ne peut imaginer manière plus compliquée d'exprimer des pensées ou des sentiments souvent forts simples; comble d'artifice qui laisse loin en arrière les plus amphigouriques déclamations de Corneille - d'artifice? - ou d'art, car, indiscutablement, se dégage de tout ce lyrique fatras une fumée capiteuse qui porte à la tête, aux sens, au coeur, et nous plonge en un état de transe poétique où n'intervient plus que très faiblement la raison. Oui, c'est de l'art, n'en doutons pas". (Hamlet, éd. Gallimard, 1946)

Note contemporaine du 8 avril 2013

"(...) Le théâtre devait trouver l'occasion de défendre avec vigueur les intérêts de son époque. Prenons Hamlet, cette pièce rabâchée, comme exemple d'interprétation. Dans les sombres et sanglantes circonstances où j'écris ces lignes, au spectacle des crimes perpétrés par les classes dirigeantes et de la tendance générale à douter d'une raison dont on ne cesse de faire mauvais usage, je crois pouvoir lire cette pièce de la manière suivante: l'époque est à la guerre. Le roi de Danemark, père de Hamlet, a tué le roi de Norvège au cours d'une guerre de rapine où il a connu la victoire. Au moment même où Fortinbras, le fils du roi de Norvège, met une armée sur pied pour une nouvelle guerre, le roi de Danemark est abattu par son propre frère. Devenus rois, les frères des rois disparus préviennent la guerre: ils passent un accord aux termes duquel les troupes norvégiennes pourront traverser le Danemark pour aller piller la Pologne. Or voici que le jeune Hamlet est invité par l'esprit de son père, d'humeur toujours aussi belliqueuse, à tirer vengeance de sa mort. (...)"
Jan Kott, Shakespeare notre contemporain, éd Payot & Rivages, 2006, p79.

Où l'on voit que Jan Kott confond deux personnages: le Roi Norvège et son frère, le roi Fortinbras tué lors d'un duel de chevalerie par le roi Hamlet. Henri Suhamy et Gisèle Guillo font la même erreur dans leur résumé de la pièce (Hamlet, Profil d'une oeuvre 170, ed. Hatier, 1994, pp 14-15).

Journal de Claudius:

"Fais l'innocent! Fais l'innocent!", ne cessais-je de me répéter. Mais Horatio ne me quittait pas des yeux, fixant sur moi un regard affreusement tranquille. A la fin, c'était comme si mon propre système nerveux se mettait à épier les moindres mouvements des muscles de mon visage!"

Naoya Shiga, "En marge de Hamlet, Journal de Claudius", In Le Samouraï, Marabout, Unesco, 1970, p45.

Du plomb dans la tête:

"- Quelle horreur! Laisse échapper Kate dans un sourire mourant en bouderie.
- N'est-ce pas? horrible! horrible! horrible!... Nous disons donc, il verse le plomb fondu (ce pâle liquide!) ; le pauvre roi Gonzago trépasse dans des convulsions... horribles, horribles; et en état de pêché mortel, notez bien. Claudius, alors, lui enlève sa couronne, s'en coiffe et offre le bras à la veuve. La conséquence en est que , en dépit des plus fâcheux pronostics, William fera Claudius, et Kate la reine, deux jolis monstres, ma foi.
- C'est que... hésite Kate.
- C'est que, déclare William, notre habitude, à ma camarade et à moi, est de n'incarner que des rôles sympathiques, de préférence."

Jules Laforgue, Moralités légendaires, éd. Mercure de France, 1954, p31.

13 juillet 2013 : les dernières paroles d’Oedipe

Œdipe : - Dieu fatidique, dieu tutélaire aux oracles infaillibles, je te prends à partie : je ne devais au destin que le meurtre de mon père : or deux fois parricide et plus coupable encore que je ne le craignais, voici que j’ai tué ma mère : mon crime l’a accablée ! O Phébus menteur, j’ai dépassé ma destinée impie ! Suis d’un pas craintif ta route trompeuse, osant à peine poser par terre la plante de tes pieds et te guidant dans tes ténèbres épaisses à l’aide de ta tremblante main. Va au hasard, risquant de choir, marchant à pas chancelants : - va, fuis, marche, - non, arrête, pour ne pas trébucher sur ta mère. Vous tous qui, épuisés et accablés par le mal, êtes déjà prêts à rendre l’âme, voyez, je fuis, je pars. Relevez la tête. Un ciel plus pur derrière moi : que tous ceux qui gisent et dont la poitrine retient à peine un souffle de vie, respirent, soulagés, un air vivifiant. Allez, portez secours même au gens considérés comme dans un état désespéré : j’entraîne avec moi tous les germes morbides de cette terre. O morts violentes, horribles frissons de la Maladie, Maigreur, Peste noirâtre, Désespoir enragé, venez avec moi, venez : vous êtes les guides qui me conviennent !

Sénèque, Œdipe (traduction Léon Herrmann), in Tragédies, Tome II, Société d’édition « Les belles lettres »,1961, pp43-44.






Écrit par horatio in love Lien permanent | Commentaires (0)

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