HORATIO

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07/02/2021

Opéra Rock de Johnny HALLYDAY

HAMLET de Johnny Hallyday
Opéra Rock de 1976

Cet album est une curiosité dans la discographie de Johnny Hallyday mais pas dans sa carrière. Ce Hamlet paru en 1976 est peu connu du grand public parce qu’il n’a jamais été produit sur scène. Il reste un album apprécié des fans pour sa mélancolie.

On peut comprendre en partie la genèse de cet album, sans avoir à lire toutes les biographies de Johnny Halliday, en croisant les informations disponibles en ligne sur wikipédia ou sur certains sites comme celui-ci : inoubliablejohnnyhalliday.wordpress.com, avec celles lues dans le numéro dédié à Hamlet de « La collection officielle Johnny Halliday » éditée en 2012 par PolyGram que je me suis empressé d’acquérir par curiosité – et même avec ce seul livet, il faut faire des recoupements entre différents chapitres pour comprendre quelque chose.

Les raisons de l’échec commercial, mises en avant, sont plus une éclipse du double album vinyle entre l’album « Derrière l’amour » et le succès du spectacle « Johnny story » au Palais des sports la même année qu’un différent avec Sylvie Vartan qui ne verra pas son propre projet aboutir, soit une adaptation des aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. La mission d’écrire les chansons, précise D. Lesueur sur son blog, avait été confiée à Gilles Thibaut et Pierre Groscolas et, imprudente, Sylvie les avait montrées à Johnny qui leur demanda alors d’écrire « Hamlet » un projet qui lui tenait à cœur depuis plusieurs années. Pour des impératifs de dates de sortie de disques, « Hamlet » sortit avant « Alice au pays des merveilles », mais, suite au “bouillon” de l’entreprise « Hamlet », tout le monde se fâcha et Pierre Groscolas, mettant Johnny et Sylvie “dans le même sac”, s’opposa au projet « Alice au pays des merveilles ». (Daniel Lesueur 23 juin 2018)

L’intérêt de Johnny Hallyday pour Hamlet remonterait à 1968 après qu’il le lisait dans une chambre d’hôtel de Johannesburg lors d’une tournée en Afrique du sud. Pour les paroles, Johnny demandera tout d’abord un 45 tours à Gilles Thibaux qui lui proposera 12 chansons après avoir découvert le chef-d’œuvre de Shakespeare. Un premier échec d’enregistrement se produit avec la Scala de Milan qui ne parvient pas à swinguer sur la rythmique pop des orchestrations de Pierre Groscolas.

Puis Johnny annoncera pour l’année 72 un Hamlet produit par Robert Hossein. Un second échec se produira dans les studios Olympic à Londres, malgré la complicité de Jean-Claude Vannier à l’orchestration. L’échec des pourparlers pour monter le spectacle laissera Robert Hossein sur sa fin car il croyait vraiment à ce projet ambitieux.

C’est avec le producteur Jacques Revaux que se concrétise le projet. De novembre 1975 à mars 1976, sous la direction des chefs d’orchestre Gabriel Yarel et Roger Loubet, les 150 musiciens et choristes gravent à Paris la toute première adaptation en « opéra rock » de la pièce qui présente une énigme majeure : pourquoi l’avoir écrit pour un seul homme ? Saura-t-on pourquoi l’égo de Johnny incarné en Hamlet éclipse tous les autres personnages de Shakespeare ?

On peut se rendre compte de ce que produit un ego surdimensionné, en février 1977, lorsque Johnny rencontre les étudiants du Lycée Gaumont de Tours. Les archives INA de cette promotion de l’album gardent traces de ce rapport de séduction entre Maître/élève dans lequel s’illustre l’idole nationale – mettant mal à l’aise le Professeur lui-même. En effet nous voyons le prof, Jean-Paul Guillaume, essayer une sortie de crise en intellectualisant.

L’honnêteté des biographes et des auteurs nous permettrait peut-être de comprendre certaines pistes, notamment les :
Piste 2 :
Le prologue devrait annoncer le destin d’Hamlet et non celui d’un double album de Johnny ; le lien de l’album avec Hamlet, c’est peut-être qu’il le doit au sacrifice du projet de Sylvie Vartan.

Piste 9 :
Je suis fou « comme une tomate » chante Johnny, mais la chanson ne dit pas si c’est par manque ou excès de maturité.

Piste 14 :
La métamorphose de « quel mal te bouffe » en piste disco illustre bien l’ivresse recherchée.

Piste 20 :
Pour l’amour, arrêtez de tordre vos mains/ je ne crois pas à vos chagrins/ les crocodiles pleurent comme vous/ oh laissez moi tordre votre coup.

Mais le mieux c'est d'écouter sur Allformusic par exemple!