30/08/2015
Hamlet 2 Fleming
HAMLET 2
Film de Andrew Fleming, DVD Universal, 2008.
Hamlet 2, n’est pas, à proprement parler, la suite du Hamlet de Shakespeare. C’est l’histoire d’un professeur d’art dramatique dans un Lycée de Tucson en Arizona, qui voit le budget de son cours supprimé par le conseil d’administration de l’école. Ce qui veut dire arrêt du cours à la fin du trimestre et « sans regrets » pour le directeur du Lycée Roosevelt.
Car Dana n’est pas, à proprement parler, un piètre acteur ou un mauvais professeur, mais il a tout contre lui. Il reste deux élèves « coincés » dans son cours. Les conditions de répétitions sont lamentables (le self puis le gymnase). Ses précédentes pièces ont toutes été descendues par « la critique », soit un gamin du Lycée. Il faut dire que Dana va se révéler au plus fort de la dépression. Comme le fait remarquer un élève lorsque le prof s’évanouit : il ne joue pas là, d’habitude il n’est pas si bon !
Et pour pimenter le tout, Dana « tire à blanc » avec sa femme. L’amour est absent de leur relation assistée d’un spermatologue. Elle finit par se barrer avec leur colocataire. D’autant plus que ce dernier est le père du gamin qu’elle porte et qu’ils sont cent pour cent compatibles – enfin quand il se tait.
Donc un jour, suppression des crédits. Dana fait salle comble avec une bande de « Latinos » qui fuit les salles de cours amiantées, et il ne sait pas comment capter leur attention, sinon par la violence que lui inspire la « racaille » nouvellement arrivée dans son cours. Il décide donc de frapper un grand coup, en écrivant la suite du Hamlet écrit par le plus grand dramaturge de tous les temps : un pote à lui. Sauf que le manuscrit arrive sur le bureau du directeur. Il n’est plus question de jouer cette pièce blasphématoire : où le public devra s’identifier à un Hamlet qui se fait astiquer la colonne par sa mère et qui remonte le temps en compagnie de Jésus. Car c’est le sujet de la pièce : remonter le temps dans une machine infernale pour enrayer ce final macabre.
Le dirlo n’est pas le seul d’ailleurs à s’y opposer : un étudiant de la première heure refuse de jouer Laërte parce qu’il est gai. Et cette racaille de « Jean-Phill Desperles » n’est autre qu’Octavio, un fils de Bourgeois, admissible dans une université prestigieuse, et dont les parents n’accepteront jamais qu’il joue dans une pièce qui ternit l’image de Shakespeare.
Bref, l’acte 3 de ce film, pose les jalons du processus de création du Hamlet 2 comme de cette comédie musicale déjantée qui se prépare. La malice des étudiants ou la fantasmatique Elisabeth Shue – en infirmière regrettant les langoureuses scènes de baisers du cinéma ou regrettant que les infirmières ne couchent pas avec les patients – ne suffiront pas à faire sauter les verrous. Car à l’acte 5 nous assistons à un double dénouement : un double « Happy End » qui tombe dans le « mélo » pour ne pas dire le méli-mélo :
D’une part, sur la scène de la révocation (un entrepôt désaffecté), nos deux étudiants "coincés du cul » acceptent leur condition : le gars jouera un Laërte « bi », la nana tombée amoureuse jouera avec un Latinos. Et Dana enverra se faire foutre tout ces parents « réac ». Je vois le tableau. C’est beau !
D’autre part, dans la scène de la comédie, Hamlet remonte le temps en compagnie de Jésus pour sauver les femmes. Mais pour leur donner quelle place au juste ? Sauver Gertrude et lui tomber dans les bras, sauver Ophélie et lui tomber dans les bras, sauver Laërte pour lui tomber dans les bras également. Au final, l’air de « Rock me Jesus » dévoile la morale religieuse : Hamlet pardonne à son père. C’est beau ! Jésus pardonne à son père. C’est beau ! Mais pourquoi aucun des deux ne sauve son père ?
Hamlet 2, n’est autre qu’une parodie de réécriture qui s’inspire du Hamlet pour mieux entériner les idées reçues sur cette pièce. Car le Hamlet de Shakespeare va bien au-delà d’une simple tragédie de la vengeance. Chaque fois que Hamlet tue, dans l’intervalle, tombe une femme…
16:52 Publié dans COMEDIES, Hamlet 2 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fleming | Facebook
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