26/01/2013
Entretien avec Ghislain Muller
Mail envoyé à Ghislain Muller sur son blog : 1er avril 2012
http://jewish-shakespeare.blog4ever.com/
Bonjour,
J'étudie individuellement le Hamlet de Shakespeare. J'essai de construire ma propre critique de la pièce et je poste mes notes sur un blog à cette adresse http://horatio.hautetfort.com
Mon but est de voir écrite la suite du Hamlet...Si vous pouvez m'aider, me soutenir par des conseils, des suggestions, des critiques, etc je vous en serais très reconnaissant.
Cordialement à vous
Sylvain
Réponse de Ghislain Muller : 28.04.12
Bonjour
Je serais ravi de vous aider. J'ai moi même consacré de longues années à mieux connaître l'homme Shakespeare à travers sa vie et bien sûr dans ses oeuvres. J'ai écrit un livre dans lequel je dévoile la véritable identité de William Shakespeare. Ce livre vient de sortir en France et aux USA, en Français et en Anglais.
http://mellenpress.com/mellenpress.cfm?aid=7182&pc=10
Concernant Hamlet, comment envisagez vous la suite d'une histoire dont le héros donne son nom à l'oeuvre et meurt à la fin sans postérité ?
A bientôt
Ghislain Muller
Mail du 28 avril 2012 :
Bonjour,
Et merci de l'intérêt que vous portez à mon humble travail. Je vous le dis tout de suite, je ne connais pas la vie de Shakespeare, je ne connais pas ses pièces. J'ai lu Hamlet et j'y ai vu la possibilité d'une lecture différente: Hamlet ou le meurtre de la mère! Cela implique de prendre en compte la deuxième injonction du spectre; cela implique de voir dans la souricière un échec; et plein d'autres choses encore...
Le meurtre de la mère est tout entier occulté par le régicide et la volonté d'Hamlet de venger son père. La mise en place de la mécanique Shakespearienne explique le retard de l'action: la procrastination d'Hamlet.
La suite du Hamlet aurait pour objectif de mettre en lumière ce désir inconscient d'Hamlet. Elle pourrait s'appeler HORATIO ou LE PROCÈS D'HORATIO, car Horatio a une lourde responsabilité dans cette histoire:
- responsabilité dans la mort d'Ophélie qu'il est censé protéger et qui se noie;
- responsabilité parce qu'il sait pour la rencontre avec le spectre et il ne dit rien (il faut voir dans l'acte de jurer dès le début, des menaces de morts faites par Hamlet)
- responsabilité enfin de ce qu'il va rapporter à Fortinbras sur la mort de tout ce beau monde.
Horatio va vouloir que perdure le mythe du héros tel qu'on le connaît aujourd'hui. Mais c'est sans compter sur le pouvoir de Fortinbras (ses alliances avec les anglais qui lui ont gardés Guildenstern et Rosencrantz dans les geôles du palais), la volonté du peuple pour que la vérité éclate, les complicités d'un Osric, le savoir des pirates...
J'ai déjà parlé de cette trame possible sur cette page:
http://horatio.hautetfort.com/introduction/
En ce moment, je me concentre sur analyse du duel final avec l'aide de spécialistes de l'escrime. Auparavant, je me suis concentré sur une analyse des écrits du critique Dover Wilson (tout est sur mon blog).
J'ai également fait une longue critique du séminaire de Lacan, le désir et son interprétation que je n'ose poster sur mon blog. Cette analyse m'a conduit à repérer ce déni de Lacan sur la mort de Gertrude et m'a conduit à cette conclusion: Hamlet ou le meurtre de la mère.
Il ne reste plus qu'à faire parler Horatio. N'ayons pas peur de le malmener, c'est un personnage de fiction. Je suis plus inquiet pour le spectateur...
Qu'en dites-vous?
Sylvain
Réponse de Ghislain Muller du 29 avril 2012 :
Je trouve cela fort intéressant. Dans Hamlet, on sent rapidement le dégoût pour sa mère ( « En un petit mois, avant d'avoir usé les souliers avec lesquels elle suivait le corps de mon pauvre père, comme Niobé, tout en pleurs. (…) ! ô ciel ! Une bête, qui n'a pas de réflexion, aurait gardé le deuil plus longtemps... Mariée avec mon oncle, le frère de mon père, mais pas plus semblable à mon père que moi à Hercule ! En un mois ! Avant même que le sel de ses larmes menteuses eût cessé d'irriter ses yeux rougis, elle s'est mariée ! ô ardeur criminelle ! courir avec une telle vivacité à des draps incestueux ! C'est une mauvaise action qui ne peut mener à rien de bon» (Hamlet I, 2)
Shakespeare ne semblait pas porter sa mère dans son coeur si l'on en juge par les autres portraits de mères qui existent dans ses oeuvres. Outre Gertrude, on trouve notamment des portraits de mères peu flatteurs dans Henry VI mais aussi dans Richard III avec le portrait de la Duchesse d’York et dans Coriolan avec le portrait de sa mère, Volumnie.
Vous auriez aussi peut être intérêt à lire l'article suivant:
Shakespeare's Mothers, Richard M. Waugaman, Psychiatre News 2006 41: 38.
Bien à vous.
Ghislain
Mail du 30 avril 2012 : A quelle traduction se vouer
Vous me répondez en premier lieu par une citation: les propos d'Hamlet lui-même. Nous pourrions y ajouter les propos du spectre.
Nous pourrions y ajouter:
- l'attitude odieuse de Gertrude à l'égard d'Ophélie (voir rubrique ARGUMENTS sur mon blog);
- l'attitude de Claudius qui à la fin laisse boire Gertrude (à cet instant, il aime plus sa couronne que sa femme).
- le spectre qui réapparaît la seconde fois pour arrêter Hamlet, car il s'apprête à ne pas respecter la deuxième injonction - toujours dans la perspective d'un retard de l'action.
- Gertrude qui laisse son fils partir pour l'Angleterre.
Pour ce dernier point j'ai une grosse difficulté. Je ne sais plus trop à quelle traduction me vouer. J'ai fait mes premières analyses de la pièce d'après la traduction de François-Victor Hugo. Pour aller plus loin je me suis penché sur celle de Jean-Michel Déprats (édition folio bilingue). Dans cette dernière, à l'acte 3 scène 1 (scène de la galerie), le roi Claudius et Polonius se proposent d'observer Hamlet en espions légitimes. Ils demandent donc à Gertrude de les laisser. Mais il n'est pas précisé qu'elle sorte. Ce qui veut dire qu'elle espionne également; que cela explique qu'elle soit au courant pour exil en Angleterre après la scène dans la chambre (acte 3 scène 4); et pire qu'elle soit partie prenante dans la décision...
Si c'est une erreur d'impression, mon analyse ne s'écroule pas comme un château de carte pour autant. Mais si à l'époque de Shakespeare la pièce se jouait en montrant une Gertrude qui observait dans la scène de la galerie, c'est dire si les interprétations récentes nous ont égaré.
De la même manière, certaines interprétations adaptent la fin de l'acte 3 scène 4 pour mieux créer l'illusion que Claudius et ses gens reviennent auprès de Gertrude (dans l'acte suivant) pour découvrir le meurtre de Polonius - comme alertés par les cris dans la chambre. Or à y regarder d'un peu plus près, au début de l'acte 4 scène 1, Claudius est plutôt en train de vilipender Gertrude, il commence à en avoir assez de Hamlet et de ses frasques. N'étant pas très sûr de la tournure des évènements avec le roi, elle demande à Rosencrantz et Guildenstern de les laisser en privé. Heureusement pour elle, elle peut faire passer son fils pour fou et faire croire qu'il a tué Polonius en le prenant pour Claudius. Hamlet le fait aussi, il fait le niais - pas pour feindre la folie mais parce qu'il est pris pour tel par tout le monde (Amlodi = simple d'esprit). Comment pourrait-il se trouver derrière la tenture, alors qu'il vient de le croiser en prière dans un couloir du château?
Je ne sais pas si on peut extrapoler jusqu'à la relation de Shakespeare à sa propre mère. On peut se garder de mettre des visages sur les portraits proposés par Hamlet: les comparaisons entre Claudius et Hamlet son père, sont purement subjectives - et Claudius se présente plutôt comme un roi à la hauteur au début...
Pouvez-vous m'éclairer également sur les conditions de la mort de Amnet le fils de Shakespeare? Les connaissances sur la vie de Shakespeare sont souvent très ramassées.
J'aurais bientôt une question à vous poser sur la nature du spectre...
Cordialement à vous
Sylvain
Mail du 5 mai 2012 : nature du spectre
Bonjour,
Je vous disez que j'aurais une question à vous poser sur la nature du spectre - la voici. John Dover Wilson présente les choses ainsi:
- Pour Hamlet, le spectre vient de l’enfer, c’est peut-être même un démon.
- Le spectre du vieil Hamlet sort du séjour des esprits défunts auxquels l’Angleterre post-médiévale croit en cette fin de 16ème siècle.
- Le spectre apparaît à Bernardo et Marcellus avant l’ouverture de la pièce. Il réapparaît en présence de Horatio, le sceptique dans cette affaire, puis la nuit suivante en présence de Hamlet.
- Shakespeare introduit un vrai spectre et en montre l’effet sur des personnages dont les opinions reflètent celles du public:
- Avant la réforme, la doctrine catholique du purgatoire expliquait la présence des fantômes par le retour des esprits défunts : c’est censé être l’opinion des deux soldats, Marcellus et Bernardo ;
- Chez les protestants, comme Hamlet (étudiant à l’université luthérienne de Wittenberg), en l’absence de purgatoire, les fantômes sont soit des anges soit des démons ;
- L’école chrétienne, représentée par Horatio, ne nie pas l’existence des esprits mais conteste leur pouvoir d’affecter une forme matérielle. En un mot, « les apparitions ne peuvent être qu’illusions d’esprits mélancoliques ou scélératesses de vauriens. » (John Dover Wilson, Vous avez dit Hamlet?, éd. Aubier, 1988, p72)
Si vous connaissez bien ces trois religions (chrétienne, protestante, juive) peut-être pourrez-vous répondre à ces questions:
- pourquoi Shakespeare fait-il jurer 3 fois après la rencontre avec le spectre? Ce chiffre 3 a-t-il valeur quelconque dans l'une de ces religions? Ou est-ce une volonté de Shakespeare d'insister sur ce deuxième point:
- que pensez-vous de l'idée que Horatio et Marcellus n'entendent pas le spectre qui dit: "-Jurez!" alors qu'il est retourné dans les entrailles de la terre.
Des observateurs ont fait observer que Gertrude ne voit pas le spectre dans la chambre après la souricière. Et si Horatio et les gardes n'entendaient pas le spectre lors de la première rencontre. Cela paraît une idée saugrenue mais ça change complètement le sens et l'interprétation lorsqu'ils jurent de ne rien révéler sur ce qu'ils ont vus... et entendu. Ils ont la vision d'un Hamlet qui converse avec le diable (il est le seul à entendre le spectre)!
Une analyse plus détaillée du chapitre "fantôme ou démon?" du livre de Dover Wilson se trouve à cette adresse http://horatio.hautetfort.com/jdw-et-ses-fantomes/
Merci de votre attention
Sylvain Couprie
Mail du 18 mai 2012 : septième cause/ chiffre 3
Bonjour,
Pardonnez-moi de vous importuner. J'ai quelques questions sans réponses. Je serai reconnaissant à toute personne qui voudra bien m'éclairer sur certains sujets:
Je reviens vers vous pour vous signaler ce texte très intéressant de
Nathalie Vienne-Guerrin, "la réécriture des codes de duel dans l'injure shakespearienne", In Réécritures, Colloques sous la direction de Jean-Pierre Maquerlot, Publication de l'université de Rouen, 2000.
Dont j'ai pu lire un extrait en suivant ce lien:
http://books.google.fr/books?id=zDWX2Zo0dbcC&pg=PA41&lpg=...
Ce texte répond en partie à ma question sur ce que ça peut bien être la "septième cause". Dans le traité de Saviolo, il y est question des "démentis" (certains, conditionnels, généraux, particuliers, stupides, courtois, directs) qui sont autant de manière d'éviter le duel, je suppose. L'art du duel étant avant tout un art d'éviter le duel.
Dans cet article, Nathalie Vienne-Guerrin, expose comment le "duel privé" - qu'elle distingue du duel "sportif" au sens élisabéthain, c'est-à-dire à prendre dans le sens d'un "amusement" - apparaît comme une réécriture du duel judiciaire sous la plume de Shakespeare. Il réécrit les textes théoriques des Maîtres d'armes de son temps (G. Silver, Di Grassi, Saviolo) pour les mettre en action, mais surtout pour les parodier - les codes du genre comique prévalant toujours sur les codes du duel. L'époque élisabéthaine voit apparaître ces ouvrages théoriques, ces modes d'emploi consacrés au duel, afin de dompter la violence en la ritualisant.
L'auteur s'appuie sur plusieurs pièces de Shakespeare, notamment Roméo et Juliette, pour montrer de quelle manière il met en action le duel, en faisant de cet art de la querelle, l'apanage des lâches, des couards. Le duelliste est très souvent l'anti-héros par excellence. Du coup on a l'impression de voir des codes de duel partout, alors que Shakespeare ne représente en fait que leur transgression.
Hamlet n'est pas cité dans l'article, pourtant il le mériterait. Parmi les codes tirés du traité de Saviolo, et évoqués par Nathalie Vienne-Guerrin, je retiendrais:
- la règle du un contre un
- les duellistes doivent avoir sensiblement le même niveau
- s'interposer ne doit nuire à aucun des deux épéistes.
- Il ne convient pas d'injurier son adversaire, mais il faut au contraire le respecter. On ne reconnaît le bon duelliste qu'à l'usage rigoureux qu'il fait de sa langue.
Ce dernier point mérite vraiment qu'on s'y attarde, car les excuses données par Hamlet à Laërte avant les assauts sont peut-être passés sur le compte de l'aspect "Baroque" de la pièce, alors que, par leur style "ampoulé" ou même baroque si l'on veut, ils sont une véritable offense faite à Laërte au regard des actes violents d'Hamlet qui ont conduits à la perte de Polonius et d'Ophélie.
Laërte reçoit les excuses amicalement. Il dit bien que sur le plan de l'honneur il n'y a pas réparation, mais s'il n'y avait pas anguille sous roche, je ne suis pas certain qu'il ne l'enverrait pas au diable. C'est autant de signes d'une communication inconsciente entre les deux hommes. Chacun donnant à l'autre les coordonnées du piège (folie contre félonie).
Ce qui veut dire que Shakespeare place Hamlet lui-même du côté des anti-héros contrairement à ce que l'on pense habituellement. Sur le plan de l'honneur, il ne respecte pas les règles du duel. Il va être agressif une seconde fois pour que puisse fonctionner le piège tendu par Claudius: dans un accès de colère, et par un coup bas, Laërte blesse mortellement Hamlet. Il faut dire que ses adversaires sont de cruels traîtres:
- personne ne s'interpose alors qu'une épée est démouchetée
- les duellistes ne sont pas de même niveau (avantage à Hamlet)
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A propos de l'épée démouchetée, j'ai revu Shakespeare in love hier soir: Dans le film, le comte d'Essex provoque Shakespeare en duel dans son théâtre. Au cours du duel Shakespeare s'empare d'une épée mouchetée - dans le feu de l'action il ne s'en aperçoit pas d'ailleurs. Il s'en aperçoit au moment où il se retrouve bêtement dans l'incapacité de transpercer son adversaire. Il casse la lame pour se trouver en posture de réellement tenir le comte en respect.
Cette scène montre-t-elle l'habileté des gens de théâtre à manier l'épée à cette époque, ou bien est-ce une illusion voulue par le metteur en scène? La question du bouton sur cette épée reste entière, s'agit-il d'un anachronisme (au même titre que Shakespeare se rendant chez son "psy" parce qu'il ne peut plus écrire)? Le duel a lieu alors que se joue Roméo et Juliette (1595).
J'ai également posé ma question sur les armes du duel au "guichet du savoir" sur le site de la bibliothèque de Lyon. J'ai eu cette réponse:
"Selon le Grand Robert de la Langue Française, le mot « fleuret » serait apparu en 1580, ainsi appelé à cause du bouton du fleuret comparé à celui d’une fleur. On en trouve une trace dans les Confessions de ROUSSEAU, par exemple. Rien d’étonnant donc, a priori, car nous ne sommes pas des spécialistes de l’estocade, qu’on le retrouve chez SHAKESPEARE."
********
J'ai enfin une dernière question d'importance à poser aux escrimeurs historiens. Dans la pièce, toujours, après la rencontre du spectre, Hamlet fait jurer trois fois sur son épée afin que Horatio et Marcellus ne disent rien. Quel sens ça a de jurer sur une épée (Hamlet lui-même jure sur son épée)? Est-ce que ça a un sens particulier de jurer trois fois?
Il y a peut-être également un sens religieux à ce chiffre 3:
- Le spectre passe trois fois devant Bernardo et Marcellus.
- Horatio et Marcellus jurent trois fois pour trois raisons différentes à chaque fois;
- Lorsque Hamlet se présente débraillé à Ophélie, hagard (scène rapportée par Ophélie à son père), il secoue le bras d'Ophélie par trois fois;
- Il y a trois souricières dans la pièce (scène de la galerie, la pièce, le duel)
- Il y a trois tragédies de la vengeance (Fortinbras, Laërte, Hamlet)...
Je ne suis pas croyant ni même superstitieux, je cherche à répondre à une autre question: Shakespeare a-t-il souhaité entretenir cet image d'un Hamlet conversant avec le diable au moment où Bernardo et Marcellus jurent sur l'épée? Seul Hamlet entend le spectre (rien n'indique dans la traduction de la pièce que Bernardo et Marcellus entendent l'injonction qui leur est faite de jurer - comment était-ce joué à l'époque?) Dans le film de Kenneth Branagh, Hamlet tire un livre de la bibliothèque qui traite de démonologie. Ceci dit on comprend qu'il se pose des questions sur l'apparition...
*******
J'ai remarqué une chose, plus il y a de questions, plus il y a de réponses...
Pitié, soyez indulgents!
Amicalement
Sylvain Couprie
Réponse de Ghislain Muller
Bonjour
Je me permets d'attirer votre attention sur le fait qu'en dépit de sa qualité cinématographique, le film "Shakespeare in love" est une hérésie totale d'un point de vue de la vérité historique. Non seulement un noble ne se serait pas mesuré à un adversaire aussi "ignoble" qu'un comédien mais de surcroît, le comédien n'aurait eu aucune chance de succès face à un aristocrate homme de guerre rompu comme Essex au maniement des armes. De plus, même si la psychologie et la psychanalyse n'étaient pas inventés ou formalisés à cette époque, les sentiments de culpabilité et l'interprétation des rêves existaient déjà. Le spectre dans Hamlet n'est qu'une projection du sentiment de culpabilité de Hamlet vis à vis de sa situation familiale, de sa honte vis à vis de son père et de sa lâcheté ressentie résultant de sa passivité face à son oncle (to be or not to be...)
Shakespeare n'était pas superstitieux mais il ne dédaignait pas de moquer les croyances et superstition populaires (Contes d'une nuit d'été, les Joyeuses commères de Windsor...), James d'écosse, fils de Marie Stuart et futur James 1er d'Angleterre à la mort d'Eliza en 1601 avait lui même écrit un traité de démonologie et sa superstition imbécile le conduisit à condamner à mort des dizaines de milliers d'Ecossais et d'Ecossaises brûlées vifs pour sorcellerie sous son règne. On en retrouve la trace dans Macbeth (Eliza-Beth au masculin) qui règnerait mais dont les enfants ne règneraient pas et Banquo (Marie Stuart au masculin) son général qui ne règnerait pas mais dont la descendance (James 1er) règnerait. Dans Macbeth on retrouve non seulement les sorcières de la prédiction mais également les apparitions spectrales issus de la culpabilité de Lady macbeth et de Macbeth lui même.
Quant au fait de jurer sur l'épée, la symbolique est la même que de jurer en disant "que je meure si je mens" dans la mesure ou l'épée symbolise le pouvoir suprême de prendre la vie et jurer 3 fois doit avoir un rapport avec la Kabbale Chrétienne ou Juive, à vérifier.
Voilà
J'espère que cela réponds à certaines de vos interrogations.
Bonnes chance.
Ghislain
20:44 Publié dans B - ENTRETIENS, Ghislain Muller | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hamlet, ghislain muller | Facebook